BLOËM WHEELER-ZUKO
AVATAR @BOMBSHELL
CRÉDITS @TUMBLR.
yesterday's trashs, tomorrow's news.
Il doit rester quelques rêves d’enfant cachés sous mon oreiller, je tenterais de ne pas les écraser avec ma tête lourde de soucis d’adulte.
Si un adulte normalement constitué, mûre et suffisamment réfléchi abandonne ses rêves d’enfant sur le chemin hargneux de son accroissement, ça n’a pas été le cas pour Bloëm, on pourrait même dégoiser qu’elle régresserait. Elle n’est pas passionnée de football, de danse classique, de rock ou de cinéma, ni même par l’écologie ou la politique, mais par ses rêves. Elle écrit dans son esprit cette vie qui devrait être sienne mais qu’elle a l’impossibilité de posséder.

Mais le pire, c'est de se réveiller au beau milieu de la journée dans ce cimetière pour vivants. Personne ne lit, tout le monde bâille devant la télé. C'est le temps des heures flasques, des horloges molles à la Dali.
Elle offre un ennuyeux désintéressement à l’époque dans laquelle elle subsiste, aux personnes croupissantes dans un espoir d’ascension sociale dans la société actuelle. Elle ne s’hasarde pas à quêter la reconnaissance de ces individus dédaigneux et arrogants sans but ambitieux dans leurs misérables existences. Elle aimerait tourner toutes les aiguilles des pendules dans le mauvais sens et se réinventer dans les années folles, vivre cette vie qui l’aurait tant passionnée. Être celle qu’elle voudrait être, celle qu’elle est vraiment.

Toutes ces choses que tu n'as pas eu le temps de me dire...Je resterai à jamais frustrée par le manque d'élasticité du temps.
Bloëm n’est pas une grande bavarde, elle haït du plus profond de son être les commérages et autres ragots abrutissants l’espèce humaine. Elle se peut très intéressante lorsqu’elle discute avec des personnes qui d’après elle, en valent la peine, mais jamais, Ô grand jamais elle ne s’improvisera commère. On a toujours l’impression qu’elle n’en dit pas assez, c’est d’ailleurs ceci qui fait d’elle un personnage particulièrement mystérieux, qui vaut sans l’ombre d’un doute la peine de s’y intéresser.

J'ai envie de les voir de plus près, d'écouter encore ce chant de glace venant du fond du nuage. Sont-ce des fantômes d'oiseaux ? La naissance des flocons de neige ? Je ne bats plus des bras mais glisse en apesanteur.
Bloëm est une colombe déchue des cieux, un oisillon majestueux aux ailes brisées, qui rêvait juste d’aller plus loin, trop loin, mal à l’aise dans ce monde qui n’est pas à lui, loin des siens, c’est tout ce qu’est la jeune femme, complètement perdue dans un néant interminable, coincée dans le cercle vicieux qui fait ses journées. Elle est aussi, comme l’oiseau, très délicate, aimable, attachante et douce, tout à la fois. Elle serait prête à aider n’importe qui, qualité qui lui porte parfois préjudice.

A l'orée du monde, quelque part entre son menton et la commissure de ses lèvres, un microscopique sourire se dessine.
Bloëm est une jeune femme qui aspire à la joie de vivre, allégresse nourrie par ses rêves, mais aussi par sa famille. Elle est la cadette de ses deux jumeaux. Très jeune, elle a vu son père se remarier à une autre femme, elle n’a jamais vu cette liaison d’un mauvais œil, mais sombrait parfois dans la jalousie, dans l’appréhension que son paternel puisse aimer une femme plus qu’il n’avait aimé sa mère, ou même elle. Pourtant, si elle pourrait détester cette famille recomposée du plus profond de son être, elle vit toujours avec eux.

Quelle bizarrerie quand on y pense, de nourrir son âme avec le bruit de quelques mains qui s'entrechoquent.
Bloëm est une artiste, du moins, c’est ce qu’on pourrait croire en vue de son métier. Pourtant, contrairement à la majeure partie de cette catégorie d’individus, elle ne cherche pas la reconnaissance éternelle de la part de l’intégralité du monde – expression bien vaste, ceci dit - elle quête juste à la fierté de son entourage et de ses proches, mais aussi à sa satisfaction personnelle, se sachant dénuée de toute confiance en elle.


imdb page.

Spoiler:

Aujourd'hui, je donnerais n'importe quoi pour décoller, quitte à me casser une jambe ou deux. E.T., je comprends pourquoi tu t'es barré à vélo en plein ciel. A ta place j'aurais continué de pédaler jusqu'à Pluton sans me retourner.
Sa main froissa nerveusement le papier gribouillé d’un cortège de mots sans quelconque sens, elle se voit alors absorbée par la goute de café qui dévalait lentement la façade en porcelaine de la tasse qui claqua violemment sur le bar, tant elle se désespérait d’elle même. « Hi sweetheart. » Une voix l’interpella, une élocution particulièrement grave dont Bloëm ne reconnait pas le propriétaire à l’ouïe. « We don’t know each other, don’t call me sweetheart, please. » Elle finit par tourner la tête vers son voisin, et prit compte de l’identité de son voisin.

flashback
Clarrance dévalait rapidement la colline, elle sentait ses os se rompre dans sa colonne vertébrale, elle essayait vainement de s’arrêter, mais rien ne l’y aidait, elle apercevait la rivière, cette longue rivière qui coulait rapidement vers le nord. Puis c’était la fin, du moins c’est ce dont elle essayait de se persuader lorsque son corps frêle heurta violemment l’eau glaciale. Le stylo se stoppa soudainement dans son élan précipité. Bloëm ignorait tout de la façon dont sa nouvelle prendra fin. L’héroïne allait-elle enfin suffoquer la conclusion de son existence ? Hors de question, elle prenait trop de plaisir à torturer le personnage pour la voir mourir et mettre fin à ses souffrances. « So it’s you. » Elle ne répondit pas, elle ne voyait pas en quoi elle était elle plus qu’une autre. L’inconnu lui prêtait une œillade appuyée, presque agaçante tant il ne détachait pas son regard de Bloëm. « You work for the newspaper, right ? » Elle fut surprise, agréablement ? Sûrement pas, se faire prendre pour une psychopathe qui jubile elle-même de ses nouvelles avides de sang et d’élancements aux yeux d’un étranger n’était la première chose dont elle avait envie. Puis comment pourrait-il savoir ? C’est à peine si les gens tentaient de s’aventurer dans la lecture de ses écrits. « I do. » C’est ce qu’il voulait savoir, après tout, elle n’allait pas l’ignorer à nouveau mais ne comptait pas non-plus s’intéresser à lui. « You do a good job, really. Maybe you’re too bad with Clarrance, maybe she deserves her happy ending, but I like her story. » Bloëm poussa un soupir un tantinet désespéré, mais elle appréciait qu’on s’attarde sur ses nouvelles, étant donné que c’était le cas pour très peu de personnes. Cependant, elle détestait Clarrance, ce personnage égocentrique et superficiel qu’elle avait créé d’elle-même. « Please, she’s a bitch. She doesn’t deserve a happy ending, and dying in a river is a happy ending, I mean, for her. So I’m looking for how the hell she can die and remain in pain. » Ce n’était peut-être qu’une héroïne fictive, mais une certaine barbarie d’installait dans les mots de Bloëm. Lorsqu’elle abordait le sujet de Clarrance, toute la délicatesse qui faisait d’elle une personne sage s’envolait, elle se métamorphosait alors en une bougonne vorace de cruauté. « I always make right things, so if killing her in pain is right for you, write about me and I kill her. I mean in the stories. » Bloëm trouvait son idée totalement désobligeante, personne ne prendra le plaisir de tuer Clarrance à sa place, encore moins un inconnu. Le manque de réponse déçu probablement l’homme qui afficha une moue désespérante, moue qui ne fit d’ailleurs pas changer d’avis la jeune femme qui tourna des talons pour s’assoir à la table voisine.
fin du flashback

« So, are you decided ? » c’est un regard noir qu’elle considéra à nouveau l’individu. « Nope, I’m not, you’ll never be in this newspaper, and ever fewer in this sheet. » Elle lui tendit la feuille froissée sur laquelle elle tentait d’aligner des mots, peut-être des phrases, mais des mots c’était déjà bien assez compliqué. Elle s’étonnait d’ailleurs d’elle-même, de sa fermeté et de son tact qui se faisaient rares dans son langage. « I saved some life, if it can help you to make your choice. » « My choice is already made. » Et une seconde fois, elle laisse l’inconnu poiroter pour une vraie réponse, en s’en allant.