ANNABELLA RHODES
AVATAR @CRYSTAL REED
CRÉDITS @TUMBLR.

yesterday's trashs, tomorrow's news.
Elle a été adopté à la naissance, ce qu'elle ignore. ◊ Elle a obtenu une licence dans le management avant d'ouvrir son propre salon de piercings et tatouages. ◊ Elle s'est tatoué la date de naissance de son frère en chiffres romains sur les côtes. ◊ Elle aimerait participer à des courses de motos. ◊ Au moins deux fois par semaine, elle se rend au parc pour lire sur un banc ou contre un arbre. ◊ Elle aimerait énormément apprendre à jour du piano, elle trouve que c'est un instrument des gracieux et romantiques. ◊ C'est une grande fan de films d'horreur, même si elle peut ne pas dormir à cause de ça.

imdb page.

Spoiler:

~ once upon a time, a girl.

« Chère Annabella,

J’espère que j’aurai un jour le courage de te donner cette lettre un jour. Une lettre que j’ai mis longtemps à écrire. Lorsque je pense à ta réaction face à celle-ci, j’avoue y voir le néant. Je pense d’ailleurs qu’on ne peut pas penser alors qu’on n’a jamais vécu une telle chose. Je voudrais m’excuser d’avance pour tout le temps que j’aurai mise pour te donner cette lettre, pour t’avouer cette vérité qui pèse lourd sur mes épaules et celle de ton père. Devrais-je commencer par le début ? J’avais une collègue de travail, beaucoup plus jeune que moi. Elle n’était que stagiaire, elle étudiait à Harvard et elle avait trouvée un stage dans le New Jersey. Un soir, avant que je ne ferme les bureaux, elle est venue me voir en pleurant. Elle m’a avoué qu’elle était enceinte du haut de ces dix-neuf ans à peine. Elle n’était pas prête à assumer un enfant alors ton père et moi l’avons soutenu tout au long de sa grossesse. Nous l’avons accueilli chez nous alors qu’elle annonçait à ses parents par téléphone qu’elle devait rester un peu plus longtemps à Atlantic City. Son nom ? Saly. C’est elle, ta véritable mère. Arrivé à huit mois et quatre semaines, elle a mit au monde un magnifique bébé, une fille, toi. Nous t’avons pris dans nos bras et à partir de ce moment là, tu étais notre enfant, même si nous n’avons pas le même sang. Ton père et moi t’aimons plus que tout au monde. J’espère que tu nous pardonneras de t’avoir caché cela… Le peux-tu ?
Karyna relisait la lettre pour la énième fois avant de la froisser à nouveau et la mettre dans la poubelle. Elle avait abandonné l'idée de lui avouer à Annabella, quatorze ans à cette époque, son adoption. Elle attrapait la poubelle et partit la jeter à l'extérieur. Cette lettre tomba dans l'oubli.

le 23 mars 1993,
La famille Rhodes accueille un nouveau membre : Jordan. Annabella n'avait que quatre ans lorsque son petit frère est venu au monde. Au début, la jeune fillette pensait qu'elle allait être abandonné donc elle n'aimait pas vraiment ce nouveau bébé qui s'accaparait autant l'attention de ses parents. Puis son père lui a expliqué que c'était normal qu'ils s'occupaient un peu plus de Jordan puisqu'un bébé ne peut pas se nourrir tout seul, il ne sait encore rien faire. Devant les explications de son papa, Annabella comprit que c'était un petit être dont il fallait vraiment prendre soin. A partir de ce moment là, elle s'est promit de le protéger. Aussi souvent qu'elle le pouvait, c'est elle qui lui donnait le biberon sous l'oeil surveillant de ses parents. Au fil des années, Jordan et Annabella sont devenus très complices malgré les fréquentes disputes de frère et soeur par rapport à la chaine de télévision ou encore des affaires qui disparaissent dans la chambre. Tout ce qu'il y a de plus normal. La brune ne l'a jamais reconnu mais elle aimait énormément Jordan. Certaines choses n'ont pas besoin d'être dites.

~ i think i'm falling in love with you.

Le meilleur endroit pour se convaincre qu'il n'y a pas de vie après la mort, c'est un cimetière. Par une triste et froide journée d'hiver, nous étions tous réunis, famille et amis, devant le cercueil de ma tante pour se recueillir et pour lui dire adieu. J'étais à la droite de mon cousin qui, comme à son habitude, ne laissait rien paraitre de ses sentiments et de sa tristesse qui emplissait son âme. Pourtant, je sais que son coeur brisé le fait hurler chaque nuit. J'ai toujours été proche de Nolan, aussi loin que remonte ma mémoire. Mes parents et mon petit frère Jordan se tenaient près de mon oncle, à sa gauche. Ma mère pleurait sa soeur dans les bras de ce dernier. J’avais les yeux rouges et embrouillés. Dieu rappelle toujours en premier les gens bons et honnête. Beaucoup ne mérite pas ce châtiment et ma tante était beaucoup trop jeune pour connaitre la fin. La descente du cercueil était annoncée et nous avons juste eu le temps de l'accompagner avec quelques roses rouges et blanches. Lorsque j'ai baissé les yeux pour laisser échapper une larme que je ne pouvais plus contenir, j'ai aperçu le poing serré de Nolan. J'ai glissé lentement ma main contre la tienne, forçant légèrement le barrage, avant qu'il l’attrape dans la sienne, nos doigts enfin entrelacés. Je voulais être là pour lui, à ce moment précis. J’aimerai qu’il dépose sa tête sur mon épaule, qu’il s’y repose un moment. Je voudrais qu’il se sente en sécurité dans mes bras, que ceux-ci lui enlève l’espace d’un simple instant la douleur qui le ronge. C’est à ce moment précis, nos mains scellées et fixant le cercueil qui descendait sous terre, que j’ai compris que j’étais amoureuse de mon cousin.

Mon oncle donnait une réception dans son salon en la mémoire de sa femme. Nolan et moi, nous nous étions éclipsés dans sa chambre. Je passais mes mains contre le bas de ma robe noire pour défroisser un pli, assez gênée. Je ne savais pas vraiment où me mettre. Nolan s’est affalé sur son lit, les coudes sur ses cuisses et prenant sa tête dans ses mains. Le voir dans cet état là me déchirait le coeur et je n’ai pu m’empêcher de m’installer à ses côtés. Je déposais lentement ma main contre son dos, le caressant lentement pour tenter de le réconforter, même si c’était impossible. J’ai entendu un long soupire sortir du plus profond de sa gorge. « Je suis là… » Murmurais-je. J’ai remonté ma main jusqu’à sa nuque, y glissant lentement le bout de mes doigts. Au bout d’un petit moment, Nolan a enfin relevé la tête pour me regarder. Nos regards se sont croisés et pour la première fois depuis que je le connais, soit depuis seize ans, je l’ai vu pleuré. Je suis venue déposer mon front contre le sien, mes yeux clos. Sa douleur était la mienne. J’aurai voulu l’apaiser. J’ai fais abstraction de tout ce qui nous entourait et c’est à ce moment-ci que j’ai senti ses lèvres sur les miennes. Il venait de m’embrasser, moi, sa cousine. Et même si je savais que c’était interdit, j’ai passé ma main dans ses cheveux en pressant mes lèvres contre les siennes. Nous n’avons jamais été aussi proches, c’était la première fois et pour moi, mon premier baiser. Après être revenue à mes esprits, je me suis immédiatement retirée de ses lèvres puis du lit. « On peut pas, je.. Je suis ta cousine. On.. » Répétais-je, limite à moi même tout en avançant vers la porte. Mais il ne m’a pas laissé finir ma phrase. Il m’appuyait contre la porte de sa chambre en recollant à nouveau nos lèvres. Ses mains remontèrent dans mes cheveux alors que nos langues se rencontrèrent. Je ne savais pas vraiment ce qu’il nous arrivait. J’étais amoureuse de Nolan mais cet amour n’avait pas lieu d’être. J’ai ouvert la porte pour m’enfuir dans le salon.

~ i swear i will protect you but i failed.

Avec mes parents, rien n’allait plus. J’avais l’impression de ne pas vraiment faire partie de la famille, j'étais beaucoup plus comme une étrangère. Mon père était assez impartial et indifférent à ce qui pouvait m'arriver. Ma mère était plutôt lunatique, soit elle était indifférente et dans une phase de je-m'en-fou alors que certaines fois, elle projetait énormément d'espoir sur moi. Du moins, je ne sais pas si "espoir" est le mot approprié. Elle voulait décider de ma vie et ceci qu'importe ce que je pouvais ressentir et vouloir. Le pire, c'est le soir où je leur ai annoncé que je voulais passer le permis moto. Ils n'étaient absolument pas d'accord avec moi. Mon père trouvait ça très dangereux tandis que ma mère s'inquiétait plus pour le fait que ce ne soit pas du tout féminin. Selon elle, les motos sont un plaisir d'homme. Malgré leur interdiction, j'ai passé le permis moto avec l'argent que j'avais économisé de mon anniversaire et de Noël. Je l'ai eu du premier coup avec sans aucune faute, j'étais passionnée par ce que j'apprenais. C'est mon oncle qui m'a offert ma première moto qui avait été rénovée par ses soins. Mes parents ont finalement accepté le fait que j'ai contourné leurs règles mais je savais pertinemment qu'à la moindre erreur, je vivrai les pires moments de ma vie. C'est au final ce qui s'est produit.

Mon frère me demandait très souvent de faire un petit tour en moto, pas loin, juste jusqu'à l'entré de la ville. Ca ne risquait rien, du moins, je le pensais. Mon petit frère, Jordan, était la prunelle de mes yeux. Un petit être dont j'ai pris soin depuis son arrivé dans mon monde. On dit souvent que ça n'arrive qu'aux autres, qu'il n'y a aucune chance pour que nous soyons des victimes. Cet adolescence de quatorze ans, collé contre mon dos malgré l'interdiction de mes parents, aspirait à ce sentiment de liberté lorsqu'on chevauche une moto. Habituellement prudente et réactive, je n'ai pas eu le temps de réagir face à cette voiture qui nous a coupé la route. Le reste est flou puis noir. Lorsque j'ai repris connaissance, j'étais allongée à terre alors que les pompiers tentaient de retirer mon casque. Mon regard cherchait au loin mon petit frère. C'est pétrifiée que je l'aperçu inerte, un drap blanc qui s’engouffrait sur son visage avant que je perde à nouveau connaissance.

J'ai quitté le domicile familiale. A vrai dire, mes parents n'ont pas pu supporter le décès de leur fils et ils m'ont mise à la porte. Ils ne m'ont même pas laissé assister à son enterrement... Je l'ai toujours regretté. Me sentant toujours coupable de sa fin, je n'ai pas réussi à lui rendre visite. J'ai donc déménagé pour Hamptons Field en Pennsylvanie, chez mon oncle et mon cousin Nolan. Oui, celui dont je suis éperdument amoureuse et c'était incroyablement difficile à supporter. Surtout quand il se baladait en boxer dans la maison et sous mon nez. J’avais même l’impression qui prenait un malin plaisir à se faire désirer et surtout à me mettre dans tous mes états. Mon oncle a été d'une grande générosité envers moi. Prendre sous sa tutelle une jeune femme de dix-huit ans encore émotionnellement instable n'a pas dû être facile.

J'ai essayé de reprendre une vie un tant soit peu normal. Nouvelles études, nouvelles têtes. J'ai tenté de me reconstruire. Kheira est devenue ma plus grande amie, ma meilleure amie même. En ce qui concerne Nolan, au fil des années, nous sous sommes encore plus rapprochés. Un soir, alors que l'on regardait un film d'horreur dans sa chambre, nous étions à deux doigts de commettre l'irréparable si ma meilleure amie ne m'avait pas téléphoner. Est-ce normal si je lui en veux de nous avoir interrompu ?


~ what did you expect ?

« Tu sors avec Kheira ? » Me suis-je mise à hurler, plus que surprise. Je venais à l’instant d’apprendre que Nolan était en couple avec ma meilleure amie. Cette fille extravagante qui n’arrête pas de parler d’elle. Certes, c’est ma meilleure amie et je l’adore malgré ces innombrables défauts, mais elle ne correspondait absolument pas à mon cousin. Ils n’allaient pas ensemble. Absolument pas. Comment peut-il être avec elle ? C’est quoi qui lui plait ? A force de répéter toutes ces questions dans ma tête, je me suis découverte incroyablement jalouse. Oui, j’étais jalouse de ma meilleure amie parce qu’elle est avec l’homme que j’aimais du plus profond de mon coeur. Après toutes ces années, je n’ai pas pu le sortir de mon esprit. « Quoi ? Tu ne devrais pas être contente pour nous ? » Me questionnait-il avec un sourire. Il me narguait. Nolan était persuadé que je rageais à l’intérieur et sortir avec ma meilleure amie était le moyen idéal pour me rendre folle et que j’avoue enfin ce qui restait caché. Je baissais la tête, essayant de contenir mes émotions. Nous sommes de la même famille et mes sentiments à son égard ne doivent pas être là. « Tu aurais pu choisir quelqu’un d’autre quand même. » Lançais-je, exaspérée. Alors que je repartais dans ma chambre, il m’attrapait le bras, glissant ensuite sa main dans la mienne pour me tirer enfin près de lui. J’ai levé la tête pour le regarder et Nolan avait repris un air sérieux. Sa main libre s’attardait dans mes cheveux puis il murmurait : « Retiens-moi… »

Je ne l'ai pas retenu, je n’en ai pas eu la force. Ou plutôt le courage de braver l'interdit. Voilà maintenant quatre mois qu’il est avec Kheira et je me demande s’il l’aime vraiment. J’essaye d’être la meilleure amie idéale et je l’écoute me parler de ses aventures ou mésaventures avec Nolan. Dieu seul sait à quel point j’aimerai être à sa place…